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:: Jour 02 - Lever du soleil 04h25 (Hornnes), coucher du soleil 22h37 (Lysebotn)
5 km au nord se trouve la petit ville nommée Evje. Le centre est petit et agréable, et plutôt bien fourni en magasins divers. Il semble que les norvégiens soient assez sportifs, de sorte que l'on trouve facilement des magasins dédiés au sport et activités de plein-air, très bien fournis, même dans les villes et villages de taille modeste.
Nous trouvons notre bonheur quelques km au nord de Bygland, en quittant la route 9 un peu au hasard. A partir de la route 323, nous gagnons les rives du Bjåfjorden. Il suffit de traverser un bout de forêt pour tomber sur une belle petite plage de sable. En face se trouvent deux minuscules îles. En 10 minutes, l'embarcation est gonflée, avec à son bord tout le nécessaire pour un pique-nique de rêve : la grille du barbecue, un peu de charbon, les salades, de la boisson, des "pølser" bien sûr et quelques morceaux de viande. Même si le canoë est stable, nous préférons ne pas emporter les grands appareils photos, et ne garder que le petit compact, bien suffisant pour garder un souvenir de ce moment de bonheur tout simple.
L'eau n'est absolument pas froide, ni très profonde d'ailleurs. Un banc de sable relie les deux îles et la rive, si bien qu'il semble pratiquement possible d'y aller en marchant. Nous relevons d'ailleurs des empreintes d'animaux, peut-être d'élans, sur l'une des deux îles, dans le sol humide. La première île est un peu trop fournie et dense, ne laissant que peu de place pour s'installer. La deuxième île, plus grande, présente une plage de galets et d'herbe où l'installation du barbecue est possible. De tous nos moments passés en Scandinavie, il s'agit clairement de l'un des meilleurs. C'est tout le charme de la Norvège : personne, un beau soleil permettant de bronzer sans avoir trop chaud ni brûler, un paysage magnifique, le calme absolu, et la possibilité de profiter de la nature à sa guise en la respectant. L'île sur laquelle nous sommes n'ayant apparemment pas de nom, nous la nommerons "Elgøya". Je pense que c'est ainsi que l'on dirait "l'île de l'élan" en norvégien :)
Cette aventure nous prend à peu près 3 heures. Une fois le canoë plié et rangé dans la voiture, nous poursuivons notre route en direction du nord, toujours en suivant le fleuve Otra, jusqu'à la petite ville de Valle. Le long de la route, la plupart des habitations sont des fermes, toujours très jolies, même les plus anciennes.
Le temps est à ce moment assez instable : éclaircies, puis nuages et pluie, et même quelques secondes de grêles, mais cela ne semble pas incommoder les troupeaux de moutons qui broutent par-ci par-là. Les rayons de soleil qui parviennent à passer les nuages sombres donnent un joli contraste. Le centre de Valle est assez touristique, on y trouve notamment des boutiques de souvenirs et une joaillerie. Nous y faisons demi-tour, car notre route ne continue pas sur la route 9 cette fois-ci, mais vers l'ouest via la route 337.
A hauteur de Rysstad, nous quittons donc la vallée de Setesdal par une route de montagne s'élevant rapidement vers un plateau assez désolé, en suivant la rivière Myklevassåni. De petites stations de ski bordent la route. Bien que l'on s'éloigne de tout et que le plateau soit plutôt austère, on y trouve de petites cabanes isolées.Vers l'est, on devine les limites du Telemark.
La route longe sur ce plateau plusieurs petits lacs, tels que le Myklevatnet, le Sandvatn, l'Urdevotni, le Kvislevatnet, l'Ivlungsvotni ... Le temps magnifique leur donne une teinte bleu vif. Les cabanes se font plus rares dans les environs, et pour seule compagnie, nous n'avons que quelques moutons. En plein mois de juillet, il n'y avait déjà pas beaucoup de monde sur les routes ; cette fois-ci en juin, c'est encore plus calme, de sorte qu'il est possible de s'arrêter n'importe quand en plein milieu de la route pour prendre des photos. A à peine 870 m d'altitude, les plaques de neige sont encore nombreuses à cette période de l'année. Les cartes montrent que de nombreuses zones de ce plateau forment des aires de conservation de la faune. Cette région fait ainsi partie de la zone de Setesdal Vesthei – Ryfylkeheiane, qui est la 2ème plus grande zone de conservation norvégienne, avec près de 2400 km². Elle s'étend entre les communes Bykle, Valle, Bygland, Åseral , Hægebostad , Kvinesdal, Sirdal et Forsand, soit 3 comtés différents : l'Aust-Agder, le Vest-Agder et le Rogaland. Au delà de 800m, voire 1000m, la végétation se raréfie. Les forêts sont dominées par les bouleaux et les pins, et laissent la place à des hautes herbes ou de la mousse en altitude, en fonction de la persistance du manteau neigeux. La faune comprend des rennes sauvages, des cerfs, ainsi que des élans dans les forêts de bouleaux du sud. Des lynx vivent plus bas, dans les forêts boisées, en particulier dans la région de Bygland. Le glouton est l'autre carnivore qui peuple cette réserve naturelle. Quelques endroits de ce plateau comportent le mot "melrakk" dans leur nom, ce qui signifie renard en ancien norvégien (comme par exemple Melrakktjørni, Melrakktjørnene ou Melrakknuten). Cela montre que cet animal, fréquemment rencontré dans les montagnes norvégiennes, y a vécu auparavant, mais on ne le trouve plus guère aujourd'hui dans cette réserve naturelle. Cela peut s'expliquer par l'absence de charogne en hiver, nécessaire à sa survie. Parmi les oiseaux, on peut citer l'aigle royal, le faucon gerfaut et le hibou grand-duc pour les rapaces, ainsi que le lagopède des saules, le plongeon arctique, le plongeon à gorge rouge, le pic épeichette par exemple.
La route continue à longer une multitude de lacs de montagne, dont le Rosskreppfjorden, assez grand (29,5km²), formé par les eaux de la rivière Kvina. Nous arrêtant un peu plus loin, au dessus du lac Langetjørn, nous constatons que le réseau téléphonique couvre très bien de telles zones éloignées, en passant notre premier appel vers la France depuis le départ. Ces paysages donnent envie d'emporter une tente légère, de s'éloigner de la route de quelques km, et de camper loin de tout. Bien sûr, le beau temps y est pour quelque chose. Ces plateaux sont souvent pris dans les nuages et le brouillard, avec une visibilité réduite à quelques mètres. De telles conditions sont nettement moins agréables, comme nous avons pu le constater à de multiples reprises en 2007 (et comme nous le verrons un peu plus tard au cours de ce voyage). Les quelques véhicules que l'on croise sont en général des camping-cars. Et à 99%, il s'agit d'allemands, sans exagérer. On aurait même l'impression qu'il y a plus d'allemands que de norvégiens en Norvège.
La route 987 nous conduit ensuite dans une vallée joliment boisée, et chaudement teintée par la fin de journée. A Sulskard, de petits chalets se blotissent sur les flancs du mont Strondefjellet. La route traverse ensuite la rivière qui forme le lac Råmarstjørni et remonte vers un plateau, en direction du nord-ouest.
Nous traversons ensuite un autre plateau assez désert, par la route 500, avant de parvenir au centre touristique d'Øygardsstølen. Ce "nid de l'aigle" est une construction bâtie au dessus des falaises qui surplombent Lysebotn et le Lysefjord. Depuis le café-restaurant, la vue est imprenable. Le site rappelle un peu la Trollstigen, ou route des trolls, avec ses nombreux lacets. C'est de ce centre que part la randonnée de 2h30 qui monte à Kjerag, site très connu pour ce gros rocher, le Kjeragbolten, coincé entre deux parois rocheuses, au-dessus du vide. Le site est un peu moins fréquenté que Preikestolen, mais il doit néanmoins y avoir beaucoup de monde dans la journée, comme l'atteste le grand parking payant du centre touristique. A 20h, il n'y a plus personne, et on peut se dispenser de payer le parking, surtout que nous n'y restons que 3 minutes. Outre les randonneurs, nombreux sont les amateurs de B.A.S.E. jump qui se rendent à Kjerag. Le principe est de se jeter dans le vide, en atteignant une vitesse d'environ 200 km/h, puis d'ouvrir son parachute. Avec une hauteur de près de 1000m au-dessus du fjord, on comprend que le Kjerag se prête bien à la discipline. Des accidents arrivent toutefois. Sur 29 000 sauts réalisés entre 1994 et 2008, neuf accidents mortels se sont produits.
Nous arrivons à Lysebotn vers 20h45 sous un ciel assez couvert, mais les derniers rayons de soleil qui percent les nuages par endroits donnent à la scène un joli contraste et un aspect un peu irréel. Le village, situé au bout du Lysefjord, entre des falaises escarpées, est vraiment petit. Quelques moutons traversent tranquillement la route. A part eux, il n'y a personne de visible. Le camping, quelques maisons, et c'est tout. Le camping en question est assez fréquenté, en particulier par les amateurs de B.A.S.E. jump, et donc une population assez jeune par rapport aux autres endroits où il semble surtout y avoir des retraités. Cela explique peut être la propreté du camping un peu en-dessous de la moyenne, mais rien de catastrophique. Alors que nous montons la tente, nous constatons que tous les campeurs observent la falaise au sud du camping, celle de Kjerag, avec des jumelles. A cette heure tardive, quelques personnes se jettent encore dans le vide. La chute est impressionnante, les B.A.S.E. jumpers attendant un bon moment avant de déclencher leur parachute. C'est d'ailleurs le terrain du camping qui sert à l'atterrissage. En plein milieu du camping, dans cette petite prairie entourée d'impressionnantes falaises, se trouve un vieux fauteuil, posé là, comme ça, en plein air. Ce meuble apporte une touche complètement décalée dans le décor. C'est l'occasion de prendre des photos assez drôles. Nous finissons la journée par une balade au bord de l'eau, où paissent des moutons peu farouches.
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